Enseignement agricole : entre optimisme et inquiétude

Lors du premier Conseil national de l’enseignement agricole (Cnea) de l’année scolaire, Benoit Bonaimé, directeur général de l’enseignement et de la recherche a fait le point sur la situation relativement positive dans l’enseignement agricole, mais qui reste très fragile.

Globalement, le contexte politique et économique actuel suscite beaucoup d’inquiétude au sein des établissements scolaire et des équipes pédagogiques. En ouverture du Cnea du 9 octobre qui se déroulait au ministère de l’Agriculture, Benoit Bonaimé, Directeur général de l’enseignement et de la recherche (DGER) a tenté de rassurer les équipes.

Des annonces encourageantes.

Le premier point évoqué a porté sur une légère hausse des effectifs (+1%) depuis 5 ans (tous niveaux de formation confondus), après 10 années de baisse. Mais, le combat de l’attractivité doit continuer car il faudrait 30% de jeunes en plus pour tenir la trajectoire du renouvellement des générations. La mise en place du « Bachelor agro », dont la mise en place se poursuit avec un passage au Sénat dans les prochaines semaines, va dans ce sens même si ce n’est pas le seul levier qu’il faut activer. Par ailleurs, les résultats aux examens restent élevés même si l’enseignement agricole accueille des jeunes en difficulté ce qui témoigne d’un savoir-faire.

Au niveau du recrutement des enseignants, même s’il reste des trous dans la raquette, le Masaf a déployé des efforts importants pour améliorer la contractualisation des nouveaux enseignants et un versement plus rapide du premier salaire.

30% d’établissements en difficulté

Bonaimé n’a pas nié qu’il y avait un sujet sur le maillage territorial et la situation financière de certains établissements. Environ 30% des établissements (le chiffre est le même pour le public et le privé) sont en difficulté, une situation qui s’est aggravée et qui est souvent en lien avec l’augmentation des coûts (mais pas toujours !!). Pour accompagner ces établissements, le ministère a mis à disposition des experts qui accompagnent les structures (diagnostics et propositions de plans d’actions).

Enfin, pour clore son propos, M. Bonaimé a rappelé la priorité donnée par le ministère aux valeurs de la République tout au long de cette année scolaire. Une année qui sera également l’occasion de célébrer les 60 ans de l’ESC (Enseignement socio-culturel), discipline phare de l’enseignement agricole.

Adoption de plusieurs textes réglementaires

Ce premier Cnea de l’année a également permis d’adopter deux textes pour l’adaptation des examens en Nouvelle-Calédonie en lien avec le contexte politique et social de ces derniers mois : un décret relatif aux « modalités de délivrance des spécialités du certificat d’aptitude professionnelle agricole et des options du brevet de technicien supérieur agricole délivrées par le Masaf pour les sessions 2024-2025 en Nouvelle-Calédonie » et un arrêté relatif à « l’adaptation des modalités de constitution des notes prises en compte en vue de l’obtention de certains diplômes ainsi que certaines séries et spécialités de baccalauréat délivrés par le Masaf pour les candidats inscrits en Nouvelle-Calédonie à la session d’examen 2024 ».

La réglementation liée à la plateforme Parcoursup (code de l’éducation article D612-1-6) exigeant que les attendus liés à chaque formation soient définis, les membres du Cnea ont également adopté un projet d’arrêté portant les modifications nécessaires liées aux rénovations de plusieurs spécialités de BTSA à la rentrée scolaire 2025 (Analyse et stratégie de l’entreprise agricole, Développement et animation de projets territoriaux, Génie des équipements agricoles, Métiers de l’élevage). Ces nouveaux attendus de formation des diplômes seront visibles sur Parcoursup pour la campagne de recrutement de la rentrée scolaire 2025.

Enfin, le directeur général a informé les membres de la sortie d’une la note de service relative au contrôle pédagogique de l’apprentissage. Le ministère a la volonté d’accroitre les contrôles pédagogiques, notamment des établissements hors contrat, lorsqu’il aura connaissance de dysfonctionnements.

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