LE 11 MAI, ON SE DÉ CONFINE ?

Oui, c’est ce qui est souhaité par le gouvernement, a priori, pour les établissements scolaires du premier degré. Les collèges devraient suivre et, ensuite peut-être, les lycées.

Pour la Fep-CFDT, le 11 mai peut être un objectif mais certainement pas un impératif. La reprise doit pouvoir se faire uniquement dès lors que plusieurs conditions sont réunies. Quelles sont-elles ?

Le protocole sanitaire de reprise est-il applicable dans tous les établissements ?

Un protocole (1er degré ou 2nd degré) fixe des exigences en matière d’hygiène, de santé et de sécurité afin de protéger les personnes. La Fep-CFDT le juge suffisamment contraignant. La question est maintenant de savoir s’il peut être suivi scrupuleusement dans tous les établissements.

La question de la responsabilité juridique n’est pas tranchée…

S’il ne peut pas être appliqué, alors l’établissement ne doit pas rouvrir ses portes le 11 mai. Les familles qui décideraient un retour à l’école de leurs enfants ont évidemment leur mot à dire, mais également et surtout les personnels qui eux n’ont pas le choix. Le chef d’établissement doit par conséquent user de la concertation et, quand il existe, tenir compte de l’avis du CSE. Doit-il ensuite décider seul ? Non, surtout pas et cela n’est pas par défiance que nous ne le souhaitons pas, c’est pour protéger les chefs d’établissement. Il sera trop facile demain de leur faire « porter le chapeau » s’ils sont mis en accusation pour faute même si légalement toute responsabilité ne pourra pas leur être ôtée. Qui doit alors être le « juge de paix » dans la situation présente ? Cette question n’est pas réglée à ce jour, ni celle des recours possibles. Toutes deux doivent pourtant l’être urgemment.

La nécessité d’une pré rentrée…

Si le protocole sanitaire est jugé applicable, alors l’organisation à mettre en place peut être envisagée. Elle est d’ordre matériel, liée au protocole, elle est aussi pédagogique. Le ministère a promis un cadre pour y réfléchir. Il ne s’agit pas de rattraper ce qui n’aura pas été fait durant le confinement, il faut à la fois penser aux élèves qui seront accueillis et continuer de penser aux autres qui resteront à la maison… Quel sens pédagogique donner aux deux mois ou presque nous séparant des vacances estivales ? C’est une réflexion d’équipe qui doit être menée. Il faudra oser faire autrement. Un défi certes passionnant s’il est porté collectivement mais qui demande du temps d’appropriation, d’échanges entre enseignants et personnels, de préparation pédagogique. Raison pour laquelle nous demandons une semaine pleine de pré rentrée. Ce temps de pré rentrée doit permettre aux personnels de s’approprier et de s’exercer aux nouvelles règles de sécurité sanitaire. Il doit aussi permettre aux équipes de s’accorder sur les priorités pédagogiques d’ici la fin de l’année scolaire.

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