Suppressions de postes d’enseignants : un mauvais calcul pour l’avenir de l’École

Le projet de loi de finances 2025 n’épargne pas l’Éducation nationale, avec la suppression de plus 4 000 postes d’enseignants. Une décision inédite depuis plus de 15 ans, qui intervient dans un contexte de pénurie de professeurs et alors que l’école est censée rester une priorité nationale.

Le 10 octobre, le projet de loi de finances a présenté différentes mesures : des investissements pour l’innovation numérique et la transition écologique, la poursuite des réformes et dispositifs engagés (Pacte enseignants, réforme du lycée professionnel…), des moyens supplémentaires pour l’inclusion… et la suppression de 4 000 postes d’enseignants − dont 700 dans l’enseignement privé, soit 660 dans le premier degré et 40 dans le second.

Toutes les données ne sont pas prises en compte

Cette décision est justifiée par le gouvernement par la baisse démographique à venir, alors que depuis trois ans, le secteur connaît une pénurie d’enseignants. Cette année encore, 3 000 postes n’ont pas été pourvus, même si l’enseignement privé est moins touché. Paradoxalement, si 2 000 postes d’AESH (Accompagnants d’élèves en situation de handicap) ont été créés, nécessaires pour l’inclusion les élèves, on supprime en même temps des postes d’enseignants, indispensables au suivi pédagogique et à l’aide individualisée.

De surcroît, c’est le premier degré qui est le plus concerné par ces suppressions, alors que c’est là que se jouent les apprentissages fondamentaux. L’État aurait pu tirer parti de la baisse démographique pour réduire les effectifs par classe et améliorer la qualité de l’enseignement. Ce choix apparaît bien comme un mauvais calcul politique.

Des conséquences préoccupantes
Ces suppressions risquent de provoquer des fermetures de classes, de filières, voire d’établissements, entraînant de fait une augmentation du nombre d’élèves par classe. Les conséquences seront nombreuses : surcharge de travail pour les enseignants, dégradation des conditions de travail et diminution de l’attractivité de la profession. Cela aura également des répercussions sur l’emploi dans les établissements concernés.

Les revendications de la Fep-CFDT
L’État prend le risque de compromettre l’objectif de faire réussir tous les élèves et d’aggraver les inégalités. Pour la Fep-CFDT, qui défend une école de qualité, accessible à tous, c’est inacceptable. Elle réclame donc instamment : le retrait des suppressions de postes ; la réduction de la taille des classes pour garantir un enseignement de qualité ; la valorisation des carrières des enseignants et l’amélioration de leurs conditions de travail.

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